J’aborde la dernière étape du vigneron, la récompense de ces longues années de labeurs depuis la plantation, la concrétisation d’un projet canon.
Le vin est prêt à être mis en bouteille.
Lorsque cette bouteille arrivera entre vos mains, je compte sur vous pour ne pas trembler!
Revenons à la cave. En ce mois de mars, le vin a gardé du CO2 provenant de la fermentation. On dit qu’il est perlant, c’est à dire qu’il pétille légèrement sur la langue. Il va falloir le dégazer, en injectant de l’azote qui va prendre la place du CO2.
Je me mets alors la pression pour faire chuter celle du vin, jusqu’à exprimer les signes du syndrome de l’éprouvette.
Je m’explique : Pour mesurer le CO2, on utilise une éprouvette avec un petit tube de verre qui dépasse. On la remplit de vin, puis on la secoue très fort. La pression monte et un jet de vin gicle par le tube. La quantité de vin sorti correspond à la quantité de CO2.
Le souci est que pour lire les graduations, il faut que ça se stabilise à l’intérieur. Et là une attente cocasse commence. Les yeux rivés sur la mousse, je la défie, lui ordonne de disparaître. Mais toute rebelle qu’elle est, elle m’ignore voire me pop à l’oreille. Outré je m’apprête à lui secouer les bulles.
Heureusement, Julia ma consœur Œnologue, est là pour me ramener sur terre ou plutôt sous terre, dans la cave.
Il nous aura fallu pas moins de trois essais pour arriver à faire disparaître le perlant du vin. Mais ça y est nous pouvons commencer l’embouteillage et l’éprouvette n’a même pas été jetée contre le mur!
Mon équipe de fidèles acolytes se frotte les mains à l’idée de se mettre à l’ouvrage…
Rédigé par Nicolas Caillaux
tetedevin.wordpress.com 